En fouillant mon disque dur à la recherche d'Ohio, je suis retombé sur ça. Ça date de juillet 2007, ça parle du plus beau morceau du monde et ça montre que certaines obsessions ne datent pas d'hier.

Neil Young avait placé l'Ohio au centre de la carte du rock en 1970 avec le titre éponyme.

Depuis pas grand chose à se mettre sous la dent du côté de Cleveland ou Cincinatti.

Certes, me direz-vous, mais l'Ohio on s'en tape un peu. Ca tombe bien, moi aussi. Mais The National, le groupe qui nous intéresse cette semaine en est justement originaire. Et puis j'avais envie de parler de Neil Young. Et puis il faut bien une intro.

On avait quitté Matt Berninger et sa bande (de l'Ohio donc, même si relocalisés à Brooklyn la hype) hurlant à qui voulait bien l'entendre « I won't fuck us over, I'm Mr. November » (sur le dernier titre de l'un des meilleurs albums de 2005 (Alligator, à se procurer d'urgence), sans trop savoir ce qu'il pouvait bien vouloir dire par là.

Sur Boxer, Berninger semble apaisé et hausse rarement le ton, mais sa voix gagne en émotion.
Elle semble parfois tellement chargée qu'elle en glace le sang. Mais en restant toujours sobre, tout en retenue. Au début de Fake Empire, chanson inaugurale de ce Boxer, Berninger parle, seul avec le piano. Raconte un rêve (« We're half awake in a fake empire »), parle de pommes.. On ne sait pas trop où il veut en venir, mais encore une fois on s'en fout, on est nous aussi dans un rêve éveillé. « It's hard to keep track of you falling to the sky ». On pense alors plutôt à un Leonard Cohen qui aurait enfin décidé d'engager un vrai groupe de rock. Et un bon.

La batterie, omniprésente dans les compositions de The National rentre alors en jeu, martiale et dynamise (dynamite ?) l'ensemble, donnant du rythme à ce qui commençait comme une ballade. Le violon, à l'image de la production est discret, mais indispensable. On l'attend à peine, mais sans lui le morceau ne serait pas le même. Le piano aussi se fait plus discret, comme une évidence. Pour mieux laisser les guitares rentrer dans la danse. Puis les trompettes. Juste au bon moment. Le mythique Alone Again Or de Love n'est pas très loin.

Piano, voix, batterie, guitares, trompettes, le crescendo parfait. Difficile d'appuyer sur pause pendant le morceau (je me charge d'ailleurs personnellement de celui qui appuierait sur stop).

On pense au crescendo d'Exit Music (For A Film) de Radiohead. Sauf qu'ici, si la chanson démarre mélancolique, c'est le soleil qui pointe à travers les nuages à la fin, cuivré comme une trompette.

On ne sait pas trop si l'empire est faux, mais c'est sur on est bien réveillé. Et on a très envie de se rendormir à nouveau pour se re-réveiller d'aussi belle manière.



Introduction pourrie, transition pourrie. Le classique de la semaine ? Pourquoi pas Ohio de Neil Young justement ? Une voix aux antipodes de la précédente, rageuse et revendicatrice, au diapason de la guitare, vrillante et tourbillonnante. Et cette coda terrifiante, « 4 dead in Ohio », les 4 étudiants tués par la garde nationale lors d'une manifestation contre la guerre du Vietnam, le jour-même.

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