After the Goldrush est un album bizarre, avec lequel je cultive une étrange relation amour/haine. J'adore une moitié du disque tandis que l'autre m'énerve profondément.
Si vous avez un tant soit peu suivi les 21 premiers épisodes (ou mes aventures sur Twitter), vous aurez sans doute compris que je suis plus Everybody Knows This Is Nowhere que Harvest. Et After the Goldrush atterrit quelque part entre les deux, moitie folk hippie, fleurs dans les cheveux et guitare en bandoulière, moitie rock crasseux, riffs rouillés et décharges d'électricité. Entre marijuana et cocaïne, le cul entre deux chaises.

J'ai ajouté After the Goldrush et Only Love Can Break Your Heart au lecteur ci-dessous pour que vous vous fassiez une idée, mais ces deux chansons m'horripilent. Revivre ce qui se passait dans la tête de Neil Young au moment d'écrire After the Goldrush et son trip paysan baba cool de l'espace doit sans doute être une expérience passionnante... Il est donc peu probable que j'en reparle plus longuement. Oh Lonesome Me et Birds poursuivent dans la même veine cheesy-ramolo, mais avec encore moins d'intérêt. I Believe in You, déjà évoquée ici est, de par son ambivalence, déjà beaucoup plus intéressante.

Et d'un autre côté, vous avez un Southern Man qui n'aurait pas dépareillé sur Everybody Knows Ou encore ce When You Dance I Can Really Love, avec son piano fou. Seul morceau de l'album enregistré par Jack Nitzsche, perpétuellement bourré, anecdote rock d'un album qui ne l'est pas tellement. (Pour l'anecdote, le reste des claviers de l'album sera confié au jeune Nils Lofgren, complet débutant et qui ouvrira ici une liste de collaborations aussi longue que prestigieuse (Ringo Starr, Jerry Lee Lewis et le Boss, pour ne citer qu'eux...). On retiendra la structure du morceau, avec ce démarrage ultra-lent - histoire de rappeler a qui on a affaire - et ces fausses fins, ou le morceau semble s'arrêter avant de repartir de plus belle. Mais surtout ce piano qui semble faire ce qu'il veut en arrière-plan, joue trois notes a contre-temps avant un jam final under influence. La touche de folie qui manque au reste de l'album (a l'exception des paroles de After the Goldrush...) ?

Ce qui est marrant, c'est qu'avec ce titre tout naze, je dois réécouter la chanson a chaque fois pour savoir s'il appartient a la bonne ou a la mauvaise moitié.

Entre ces deux extrêmes, il y a Tell Me Why, dont je comptais parler en entamant cette chronique, mais sur lequel je n'arrive toujours pas a me faire une opinion. Tell Me Why?

Inconnu de votre serviteur jusqu'à très récemment, le label Clapping Music aura frappé très fort en très peu de temps. Le Yes or No du lyonnais (!) François Virot d'abord, puis les excellents albums de Lauter (The Age of Reason) et Centenaire (The Enemy), ont prouvé que la France pouvait produire une musique folk anglophone de qualité, loin des sentiers battus et des lieux-dits. Ces gens-là savent découvrir les vrais talents puisqu'ils auront été les tous premiers à reconnaître ce blog en me proposant d'écouter leur disques ;-)

Peine perdue, puisque plusieurs mois après avoir reçu leurs disques je n'ai toujours pas écrit la moindre ligne sur la question. La sortie française de Yeti Lane, premier album du groupe du même nom me force à essayer de réparer cette erreur. Même si des quatre disques du label que j'ai eu l'occasion d'écouter, c'est malheureusement celui qui m'a le moins marqué.

Qu'on ne s'y trompe pas cependant, ce Yeti Lane est très très loin d'être désagréable. Il est même largement au dessus de la moyenne en ce qui concerne les productions françaises récentes (bien meilleur que Yodelice par exemple). Il lui manque simplement l'ambition qui faisait tout la saveur de The Enemy de Centenaire. Ou la pointe de folie qui rendait Yes or No mémorable. Il manque peut-être une voix vraiment marquante. Celle de Ben (ancien Cyann & Ben apparemment), trop timidie, manque malheureusement de relief. Il manque ce petit quelque chose qui fait vraiment décoller un morceau. C'est d'autant plus dommage que la musique de Yeti Lane est pleine de bonnes idées. Un patchwork de bonnes idées, entre collages de sons, variations de styles et d'ambiance et changement de rythmes. L'inaugural First Rate Pretender, qui rate le très bon d'un rien, ou le lancinant Think It's Done en sont de parfaites illustrations.

Après un coup de mou en milieu d'album, Yeti Lane garde son meilleur titre pour la fin avec un Lonesome George très pop, qui laisse penser que le groupe pourrait connaître un avenir radieux s'il arrive à se libérer totalement et à lâcher les chevaux.




Trois morceaux, dont Lonesome George, sont en écoute sur le Myspace du groupe.

Teaser : la chronique à venir a été écrite dans des conditions particulierement difficiles.

@ The Great American Music Hall, San Francisco, 09/18/2009


Enseignement majeur de la soirée, pas des plus agréables : certains ingés sons sont aussi mauvais que leurs homologues français.
Je pensais, avec un tout petit peu d'expérience en la matiere, que les ingés sont étaient censés être dans la salle pendant le concert. Apparemment, ceux du Great Americain Music Hall étaient aux concerts de The Twilight Sad au Fillmore. Ou avaient oubliés d'enlever leurs boules Quiès. Car ne rien faire pour remonter les voix dans le mix, quand le second groupe du plateau vous a fait signe pendant tout son concert et que la prestation de la tête d'affiche s'en retrouve gâchée, relève de la surdité, voire de la stupidité profonde (les chances qu'ils me lisent étant minces, je ne me retiendrais pas d'en dire du mal).
Mention spéciale aussi aux organisateurs de concerts qui s'entêtent a programmer des plateaux a trois groupes. Obligeant le dernier à entrer sur scène sur les coups de 23 heures. Et le public à patienter pendant 2 changements de sets et à partir avant la fin pour attraper le dernier train...

Mais reprenons depuis le début. The Great American Music Hall, dans le quartier du Tenderloin, alias le quartier des clodos, du crime et de l'alcool. Pas le plus sympa de San Francisco. Mais très jolie salle, ambiance théâtre rétro, très propre, parquets, balcons. Et large sélection de bières a prix abordables pour les plus de 21 ans. Le tout pour une jolie affiche indé, tendance Pitchfork avec deux groupes d'abord auto-produits avant d'être consacrés par le webzine américain et une tête d'afiche estampillée Best New Music™.

Premiere surprise, c'est Cymbal Eat Guitars qui ouvre le bal. N'ayant jamais entendu parler de The Depreciation Guild j'aurais juré que ce serait eux qui ouvriraient le bal. J'ai finalement bien fait de ne pas être trop en retard. Les new-yorkais de Cymbal Eat Guitars (Staten Island et pas Brooklyn, pour une fois) surprenne d'abord par leur jeune âge (tout juste 21 ans pour le chanteur). Comme pour les sportifs, il va falloir que je m'y fasse. Un set très frais, tout en déconstruction et en changement de rythmes. Avec des mélodies qui ressortent mieux que sur l'album (le sympathique, sans plus, Why There Are Mountains?)ou elles semblaient perdues dans le bruit. Une prestation très solide et pleine de maturité devant une salle loin d'être pleine, qui donne envie de les revoir un peu plus longtemps (moins d'une demi-heure au compteur pour cette première première partie).

On passera plus vite sur la prestation de The Depreciation Guild, pas désagréable mais incroyablement plate. Rien ne ressort et les morceaux ne décollent jamais, pas aidés par une voix englué dans le mix, malgré les signes frénétiques du chanteur en direction de la table. On se dit que ça va s'arranger pour la suite et on va prendre une bière en attendant, l'occasion de rencontrer quelques compatriotes présents dans la salle.

Mauvaise surprise dès le premier morceau des Pains of Being Pure at Heart : on n'entend toujours pas les voix. C'est d'autant plus dommage que le groupe n'est pas du genre à hurler dans les micros. Et que nos jeunes premiers envoient la sauce. Les morceaux, extraits de l'album et de l'EP Higher Than The Stars, s'enchainent sans temps morts et sont tous très plaisants à écouter, entrainant hochements de tête vigoureux et battement de pieds incontrôlés. Mention spéciale aux tubes de l'album (Young Adult Friction, Stay Alive) et à Higher Than The Stars, sous forte influence Just Like Heaven. Mais sans les voix, l'ensemble se révèle néanmoins un poil répétitif. Et c'est finalement sans trop de regrets (voire un poil déçus et énervés que l'on s'éclipse discrètement avant la fin afin d'attraper le dernier BART pour rejoindre l'autre côté de la baie).

Je n'ai qu'une malheureuse réédition vinyle de cet album, sans le grain, sans l'encart. Je n'avais certainement pas 14 ans en 1975. Je suis en retard. Et pas très en verve. Et je vois mal comment je pourrais rajouter quoi que ce soit qui ne soit pas déjà dans cet article.

Borrowed Tune ?

Neil Young - Speakin' Out (by KMS)


L'héritage des années 80 a longtemps été difficile a assumer, particulièrement en musique. La liste des rejetons indignes de cette époque (MTV, Madonna, George Michael, Phil Collins, le CD...) s'étendrait sur bien des pages et, comme les coupes de cheveux, certains artefacts musicaux de l'époque, synthétiseurs en tête, ont souvent bien mal vieilli. Certaines des horreurs créées a l'époque sont malheureusement encore en vie (n'en déplaise à Michael Jackson). Les artistes et critiques indés ont donc passé une bonne partie de leur temps a essayer de les enterrer dans les années 90. Et puis, peu a peu, on s'est rappelé que sous les tartines de merde que l'on nous avait servies, se cachaient un sacré paquet de bonnes trouvailles et de groupes essentiels. On a d'abord ressorti le post-punk et la new-wave des cartons pour un grand revival. Puis en 2009, pour une raison encore inconnue, on a décidé d'ouvrir a nouveau le gros carton Shoegazing, qui faisait du bruit tout seul dans son coin au fond du garage. Et la pédale de distorsion a fait un retour aussi fracassant qu'inattendu.

En début d'année, les Pains of Being Pure at Heart ont donc sorti un excellent premier album dans cette veine, ressuscitant le twee-pop de The Field Mice, sorte de mariage improbable entre Belle & Sebastian et The Jesus & Mary Chain et gagnant au passage un joli succès critique. Histoire de faire taire les grincheux qui pourraient les trouver "boring", les Pains se sont créés une jolie réputation de groupe live, écumant les salles et festivals cet été. Tout en trouvant le temps d'enregistrer un EP, à paraitre en ce début septembre, histoire que personne ne les oublie pour les tops de fin d'année.

Première surprise avec Higher Than The Stars, qui ouvre donc l'EP du même nom et abandonne complètement la disto pour un pur morceau pop. Un titre qui ressemble étonnamment à The Cure période Kiss Me Kiss Me Kiss Me. A vrai dire, la comparaison avec Just Like Heaven est inévitable, tant dans les nappes de synthé que dans la ligne de basse mélodique. Mais avec ses boucles hypnotiques et son refrain entêtant, le titre a mieux à offrir qu'un simple plagiat. On irait presque jusqu'à affirmer qu'on tient là le titre que Robert Smith essaye d'écrire depuis 1987.

103 et Twins, plus traditionnels, évoluent dans la lignée de l'album sans offrir de réelles et sans être aussi mémorable qu'un Young Adult Friction ou Come Saturday.

Pour éviter que l'on en arrive à se demander si la formule ne risque pas de lasser dès le deuxième album, le groupe a la bonne idée de changer à nouveau de registre avec Falling Over et sa "balearic pop". On pense beaucoup aux récents travaux de jj ou Air France. Ce petit coup de frais ouvre de nouvelles perspectives au groupe. On espère qu'il saura les exploiter au mieux dans un second effort à venir.

Le remix de Higher Than The Stars par les vétérans de Saint-Etienne s'engage dans la même voie et, bien qu'un peu longuet, offre une jolie prolongation a l'été. Avant une fin d'année où l'on devrait sans nul doute reparler des Pains of Being Pure at Heart.




The Pains of Being Pure at Heart - Higher Than The Stars

Higher Than the Stars (Saint Etienne Visits Lord Spank Mix)


Et dès ce vendredi, vérification en personne de la réputation live du groupe. Live-report a venir en ces lignes.

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J'ai deux problèmes.

Premièrement, j'adore le nouveau morceau de Califone, Funeral Singers (que vous pouvez écouter en streaming chez Stereogum ou télécharger ici (ami label, je retirerai ce lien à votre demande, merci de ne pas supprimer violemment ce message. Bisous, je vous aime)), extrait de leur album/projet multimédia à venir, All My Friends Are Funeral Singers. Et je n'arrête pas de l'écouter en boucle. Ce qui m'empêche de suivre en cours ou d'avoir une conversation avec des gens, ce qui est gênant.

Le second problème, c'est que ce morceau me fait vraiment penser à un autre. Mais je n'arrive pas a trouver lequel. Et ça me rend un peu fou (i.e. plus fou que d'habitude). Si par hasard vous pouvez m'aider et me dire à quoi vous fait penser ce morceau, je vous en serais fort reconnaissant. Je vous aime aussi.

PS : Notez qu'il paraitrait que la pré-commande de l'album vous permet de télécharger l'album dès aujourd'hui. Il paraitrait aussi que celui-ci est drôlement bien. Faites quand même attention, ça pourrait vous poser des problèmes:

Épisodiquement, on en vient à reparler de Kurt Cobain. Pour des raisons plus ou moins stupides (au hasard l'apparition du chanteur dans le prochain Guitar Hero du leader de Nirvana...). L'occasion de ressortir Courtney Love et Krist Novoselic du placard (Dave Grohl ayant été suffisamment malin pour ne pas s'y laisser enfermer). Si à la place, on pouvait ressortir Sleeps With Angels, le monde s'en porterait peut-être mieux. Ou n'irait en tout cas pas plus mal.

On a suffisamment disserté sur le suicide de Cobain, sur la note laissée, sur Hey Hey My My, sur le rôle de Godfather of Grunge. Suffisament pour que je n'ai absolument rien à apporter au sujet. D'autant plus que je suis loin d'être fan de Nirvana. J'apprécie certains morceaux mais n'ai jamais réussi à écouter un album en entier. Aucun album du groupe ne figure dans top 50 des années 90 (à venir un jour). Et j'avais 7 ans en 1994... Finalement que Sleeps With Angels ait été écrit en hommage à Cobain, je m'en tape.

Pour la simple et bonne raison que l'album dépasse ce statut de simple hommage. La noirceur de Tonight's the Night alliée à l'électricité retrouvée d'un Ragged Glory. Il y a le troublant Driveby, l'épique Change Your Mind, le triste Trans Am, le bien nommé Piece of Crap. Et ce Sleeps With Angels. 2:46 de noir intense où Neil tente d'être plus grunge que le grunge. Un morceau incroyablement lent et plombé, qui plus encore que Hey Hey My My, le morceau évoque un ciel d'orage prêt à exploser.

Un petit studio, quelques fausses notes et dérapages vocaux, une poignée de chansonnettes indie touchantes et un groupe au nom fantastique. C'est la session live du week-end, enregistré début juillet par les Oh No! Oh My! chez Luxury Waffers.

Quelques minutes apres avoir fini d'ecrire ma chronique de The Antlers, je tombe sur une critique de l'excellent magazine Millefeuille utilisant la même citation. L'album chroniqué ? The First Days of Spring de Noah and the Whale, objet de la chronique que j'avais planifiée. So long pour l'originalité.

Un album de plus faisant suite a une rupture (celle du leader Charlie Fink avec Laura Marling, parti voler de ses propres ailes... et ayant eu l'honneur d'ouvrir pour le grand Neil cette année) de plus, donc. Côté originalité, on repassera. Même si cette séparation a amené Charlie et ses baleines à revoir leur formule. Pas forcément pour le meilleur malheureusement.

Peaceful, The World Lays Me Down, sorti pas plus tard que l'année dernière était un album honnête, reprenant la plupart des ficelles du rock indé A.D. Arcade Fire (cordes, handclaps, choeurs et rythmiques entrainantes). Pas franchement original et un peu plombé par la voix du leader, mais plutôt sympathique.

Sa rupture a semble-t-il ramene M. Fink a une réalité plus mélancolique. Problème : le résultat n'est encore une fois pas franchement original (hormis peut-être sur Love of an Orchestra) et plus chiant que l'essai précédent. Malgré quelques jolis morceaux (My Broken Heart et son titre très convenu, Love of an Orchestra et son côté The Divine Comedy, Blue Skies), une jolie pochette et quelques moments d'ironie bienvenus, on s'ennuie en ce début de printemps. Vu le nombre d'essais sur le sujet, il en faut un peu plus pour faire un bon album sur la rupture.




Edit : Erwan aime mieux l'album que moi. Et il en parle bien.

Edit : Cecile aussi a adoré.

What came first, the music or the misery? People worry about kids playing with guns, or watching violent videos, that some sort of culture of violence will take them over. Nobody worries about kids listening to thousands, literally thousands of songs about heartbreak, rejection, pain, misery and loss. Did I listen to pop music because I was miserable? Or was I miserable because I listened to pop music?

La citation est facile, mais difficile de trouver meilleur point de départ pour parler de Hospice, premier album de The Antlers. Pour ceux qui se poseraient la question après les Crystal Antlers un peu plus tôt cette année, antlers est le terme anglais pour les bois des cervidés. Oui c'est idiot, mais pas plus que les Beatles finalement. Mais revenons-en a notre citation (ceux qui auraient rate la référence ont deux heures pour aller lire High Fidelity (ou a défaut voir le film, mais c'est quand même moins bien)) : sans chercher a comprendre les paroles (je saurais vraiment parler anglais le jour ou j'arriverais ne serait-ce qu'a discerner les paroles des chansons) une chose est sure Hospice est un album about heartbreak, rejection, pain, misery and loss. Certains morceaux sont d'une tristesse insondable, chœurs fantomatiques et murmures (Wake, sublime) en tête de gondole.

Mais si le titre et la pochette de l'album ne mentent pas sur les intentions, le groupe ne tombe jamais dans l'apitoiement emo ou la mélancolie qui fait vendre (celle, au hasard, des reprises et imitations larmoyantes de Creep). Peu importe finalement qu'il y ait, comme pour Bon Iver, une histoire personnelle derrière l'album. Comme pour Bon Iver, au delà de la fiche promo, il y a une vraie bonne musique, de vrais bons morceaux (Kettering, Wake toujours, suivi d'un exceptionnel Epilogue) et une apparente sincérité. Lorsque les cuivres entrent en jeu, ce n'est pas pour faire entrer le morceau dans le grandiloquent (Muse, anyone?) mais simplement car, placés là, naturellement, ils subliment le morceau (qui a dit Fake Empire ?).

On pense beaucoup, de fait à The National, a Bon Iver et à The Walkmen (Sylvia, étonnant de ressemblance), pour l'avalanche d'émotions que provoquent l'album, entre une mélancolie que ne renierait pas Rob Fleming/Gordon et un émerveillement permanent devant de si beaux morceaux. La drogue a sans doute permis d'écrire un certain nombre des pus grands morceaux du rock. La tristesse, qu'elle soit venue avant ou après, a donné a la musique pop ses lettres de noblesse.






Ce qui frappe de prime abord, avec ce premier album de The xx, c'est la ressemblance avec les Young Marble Giants. Dans le minimalisme de ces mélodies essentiellement basées sur les basses. Dans ces paroles a peine chantées, murmurées, voire susurrées et ces rythmes lancinants. Dans ces morceaux qui ralentissent sans prévenir. Dans cette sensualité froide et distante. xx, premier album de The xx pourrait être la bande son du Dahlia Noir.

Ce qui surprend ensuite, c'est l'absence de titres absolument inoubliables ou de gimmick inoubliable. Plutôt que l'absence de talent ou de sens mélodiques, les coupables sont ici la totale homogénéité des morceaux de l'album et le niveau stratosphérique de l'ensemble. Car même sans single , xx est pour l'instant la découverte de la rentrée. Un disque d'une maturité impressionnante (pour un groupe dont la moyenne d'age n'excède pas les 20 ans), qui remet au gout du jour le format album. Un album qui s'écoute d'une traite a tout moment du jour ou de la nuit. Un album qui peut-être la bande-son de tout un tas d'autre chose, sans vraiment attirer l'attention sur lui. Mais dans lequel on peut parfaitement s'abandonner, affale dans un canapé, les yeux dans le vague.




Je vous mettrais bien le lien Spotify, mais je n'y ai pour l'instant plus accès. Ce sera un lien Myspace, un lien amazon et un lecteur exportable. J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop.



Edit : Voila le lien Spotify, grâce a Erwan qui n'aime pourtant pas particulièrement l'album. Ça c'est du dévouement !

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Cher lecteur,


Cette semaine tu auras autre chose que du Neil Young, c'est promis. Mais aujourd'hui, au moins pour moi, il est encore dimanche, c'est l'heure du Neil. Comme ca, comme la semaine dernière, tu pourras profiter d'un très joli morceau en te levant pour aller au travail. Pendant que je serais en train de dormir. Longtemps, puisque ce lundi c'est Labor Day.

Le titre qui nous intéresse aujourd'hui (tu le sais déjà, tu as lu le titre de ce message) c'est I Believe In You. On continue dans l'ordre chronologique pour un moment en suivant ma progression dans les Archives, avec ici l'époque After The Goldrush, annonciatrice de la moisson à venir.

Vu le titre, on pourrait penser a une love-song sirupeuse. C'est aussi ce que pourrait laisser croire le début du morceau. Ce serait mal connaitre Neil, car la suite est autrement plus ambivalente (voire froidement réaliste) :
Now that you made yourself love me
Do you think I can change it in a day?
How can I place you above me?
Am I lying to you when I say
That I believe in you?
Je juge rarement une chanson par ses paroles, en particulier lorsqu'il s'agit du crypto/énigmatique Neil. Mais ce virage inattendu fait assurément partie de mes préférées. "That's the difference between the song and the poem. The song makes you think of the hook and the hook is 'I believe in you', but the rest of it is in a whole other place."


Au cas où vous vous poseriez la question, un certain nombre d'anecdotes, a commencer par la citation ci-dessus sont extrait du livre Journey Through the Past: The Stories Behind the Classic Songs of Neil Young. Que je ne vous conseille pas d'acheter sauf si vous êtes un fan inconsidéré de Neil Young. Je ne voudrais pas que ca vous empêche de lire cette rubrique hebdomadaire. Mais j'espère quand même que vous allez devenir fan inconditionnel de Neil. Après tout si après 19 épisodes vous etes toujours la, c'est qu'il doit quand même y avoir un semblant d'affinités, non ?