Ayé. Lyon c'est à nouveau fini. Je rends l'appartement tout à l'heure, je finis mon stage demain. Deux semaines de vacances, puis ce sera le départ dans l'inconnu. Mais avant ça, petit interlude musical.


Hier, en faisant mes cartons, je me suis passé un moment Moving de Supergrass (sur l'album du même nom), morceau d'une ambivalence rare. Ça démarre comme une ballade pop-rock chiante (ce que c'est plus ou moins) avant d'exploser avec un riff de guitare et une ligne de basse complètement fous, du genre à vous faire perdre le contrôle de vos pieds. Après ça, on se retape le passage mélo, mais la basse reste, ce qui rend l'affaire autrement plus agréable. Et surtout, on attend impatiemment le retour du refrain.

En attendant, ce ménage n'en finit pas, j'attends le refrain avec impatience. Mes jambes ne demandent qu'à bouger.

Supergrass - Moving sur Spotify


Encore une fois, je vais tricher. Déjà, on est mercredi, soit à peu près aussi proche du SNY de dimanche dernier que de celui de dimanche prochain. Comme ça, en cas de grosse panne d'inspiration ce week-end, je pourrais toujours dire que l'article d'aujourd'hui était en avance. Mais la vraie duperie, c'est que l'album d'aujourd'hui n'est pas de Neil.

J'ai prévu de longue date une playlist de groupes fortement inspirés de Neil Young et du Crazy Horse. Built to Spill, Ladyhawk, Pearl Jam, MV & EE... la liste est longue. Sauf que sur Trial and Errors, Jason Molina pousse le mimétisme vraiment loin.

Jason Molina, ce fut Songs: Ohia, où comment rendre obsolète l'utilisation du mot hanté dans la critique de n'importe quel autre album. Une voix déchirante et le silence, souvent, comme instrument de prédilection, ont donné plusieurs chefs d'œuvres, The Lioness ou Didn't It Rain entre autres. Avec le dernier album de Songs: Ohia, Molina avait déjà l'esprit tourné vers quelque chose de plus country rock et décidait de changer l'identité en donnant à son groupe le nom du dernier album de son groupe précédent, Magnolia Electric Co. Vous suivez ?

Si Songs: Ohia, lorgnait du côté folk du Loner, avec Magnolia Electric Co., c'est du côté des jams de guitare du Loner qu'il faut regarder, quelque part entre Rust Never Sleeps, On The Beach et Time Fades Away. Et c'est finalement en live, sur ce Trials And Errors, que la ressemblance est la plus frappante. Avec à la clé le plus bel album électrique de Neil Young des années 2000.

En attendant une hypothétique PdP Jason Molina et la chronique de Josephine, dernier album en date, Trials and Errors s'écoute sur Spotify.

Magnolia Electric Co. - Trials And Errors sur amazon mp3

Compte-rendu du concert de Pete(r) Doherty hier soir à Lyon, sous forme de live-tweet, mais en différé. Si ça vous paraît idiot, c'est sans doute que ça l'est.


20h03 : Retour chez moi. J'ai mal aux jambes.
20h45 : J'y vais ou j'y vais pas ?
20h46 : Où est mon billet ?
20h47 : Ah ouais, 34 euros. Je vais peut-être y aller, en fait.
21h00 : Les Cold War Kids démarrent leur set à l'heure
21h01 : Sauf que je suis en bas de la colline en train de manger une glace
21h12 : Repas improbable du jour : 3 tomates, une tranche de pain beurrée, un café et une glace.
21h15 : Je regretterais presque mes 5 heures de rando de ce matin #escalierdeFourvière
21h26 : Évidemment plus de places assises. Direction, le haut des gradins

21h32 : Lyon forever : http://www.twitpic.com/bqfp6

21h46 : Bonne nouvelle, les Cold War Kids c'est moins chiant en live que sur album.
21h53 : "This is our last show before going back to California". Une place dans vos valises ?

22h03 : Direction la buvette. Tout le monde boit des bières, je commande un double espresso.
22h12 : Toujours pas de place assises. Va pour la fosse.
22h13 : Mes jambes essayent de m'étrangler.

22h15 : Si vous n'aimez pas les jeunes avec des gilets et des chapeaux, n'allez pas à un concert de Doherty.

22h18 : Apparition de Peter en coulisses. Hurlements.
22h21 : Apparition de Peter sur scène. Hurlements.
22h22 : Doherty : le concert où c'est le public qui te vrille les tympans.

22h23 : Peter, les danseuses c'était vraiment nécessaire ?

22h38 : C'est quand même mieux que ce à quoi je m'attendais.
22h42 : Mais j'aurais quand même préféré les Libertines.

22h44 : En tout cas, le son est vraiment bon.

22h58 : Peter, Billie Jean, c'était vraiment nécessaire ?

23h08 : 24ème tentative pour la foule de taper dans ses mains en rythme. 24ème échec.
23h09 : Mais ce n'est pas franchement la faute du public.
23h10 : C'est marrant, le public n'arrive pas non plus à reprendre les refrains. Pas faute d'essayer.

23h12 : Je dois connaître 5 morceaux de la setlist. A tout casser.
23h14 : Mais apparemment je ne suis pas le seul.
23h15 : A l'applaudimètre, ce sont les Babyshambles qui gagnent.

23h22 : Fuck Forever. Emballé, c'est pesé.
23h23 : Agréablement surpris, mais content que ça se termine.
23h23 : #PillowFight. Les danseuses servent enfin à quelque chose.

Un joli concert, qui a dépassé mes attentes, plutôt basses et ma fatigue. Un show bancal mais plutôt touchant. Un poil surfait, avec un public qui connaît sans doute mieux le personnage que les paroles de ces chansons, mais malgré tout une belle nuit d'été à Fourvière.

Photos via Le Progrès.



Setlist, dans le désordre :

Tell the King
Salomé
Don't Look Back Into the Sun
The Ballad of Grimaldi
Music When the Lights Go Out
Billie Jean
Breck Road Lover
What Katie Did
What a Waster
Lady Don't Fall Backwards
Arcady
Last of the English Roses
Albion
Killamangiro
You Talk
Delivery
Fuck Forever

Pour tous ceux qui sont en vacances, mais jamais très loin de leur connexion internet. Petite playlist au bon goût d'été, entre l'Afrique, Ibiza, la Suède et Brooklyn. Bonne écoute !



Air France - Collapsing At Your Doorstep
Un groupe suédois portant le nom d'une compagnie française et qui joue de la "balearic pop" (je n'invente pas). Ce qui prouve une fois de plus que la musique est fâchée avec la géographie.

Passion Pit - Sleepyhead
Passion Pit n'atteindra sans doute pas la célébrité des MGMT, mais ils auront essayé (sans vraiment le vouloir dit la légende) avec Sleepyhead.

Bibio - Lover's Carving
A la frontière du trip-hop, de la pop psyché et de tout un tas d'autres trucs, Bibio réussit l'exploit d'un album facile d'accès sans être banal .

Harlem Shakes - Strictly Game
Gros coup de coeur de ce été (je vous avais parlé de l'excellente vidéo récemment.) Une feelgood song (sauf pour les allergiques à Brooklyn).

Yeasayer - 2080
J'ai déjà mis ce morceau dans un paquet de playlists. Mais quand on aime on ne compte pas.

Vampire Weekend - M79
Comme les deux morceaux précédents, mélodie ensoleillé en direct depuis un endroit qui ne l'est pas franchement, le Northeast américain.

Harlem Shakes - Radio Orlando
Il y en a un peu plus, je vous le mets quand même ?

Fleet Foxes - Mykonos
Evoqué plus longuement par ici, un autre morceau qui sent bon l'été. Côté feu de camp sur la plage.

The Field - Silent
a.k.a. le meilleur morceau jamais réalisé avec un sample de Coldplay. Hypnotisant.

Crooked Fingers / St. Vincent & The National - Sleep All Summer
Si vous n'aimez vraiment pas l'été, il vous reste toujours la solution de dormir pendant trois mois. Ce serait quand même dommage, vous risqueriez de rater ce titre des Crooked Fingers, magnifiquement repris par Annie Clark (alias St. Vincent) et le meilleur groupe du monde (alias The National) pour la compilation des 20 ans du label Merge.


Bonus tracks :

The Very Best - Warm Heart of Africa
Vous aimez Vampire Weekend, vous aimerez The Very Best, qui après une très bonne mixtape l'année dernière sort un premier vrai album. Avec la participation, comme ici d'Ezra Koenig, chanteur de... Vampire Weekend.
Pour le télécharger, il faudra vous débrouillez, puisque Blogger avait supprimé cette jolie playlist à cause du lien dans la version précédente.

JJ - Ecstasy
Vous aimez Air France (le groupe) et vous voulez un peu plus de Balearic Pop (promis, ça existe vraiment, c'est Pitchfork qui le dit), essayez ce JJ. Apparemment c'est un remix de Lil' Wayne. Sans doute.
Ca s'écoute par là (via Pitchfork)


Et vous continuez à vous faire chier cet été, vous pouvez retrouver l'ensemble de mes playlists à cette adresse. Bonne écoute !

C'est bon, vous avez eu votre dose de bonne humeur et de sourires béats ? On peut revenir à quelque chose de plus sérieux ?


Parceque ce dimanche, ça ne rigole pas (je sais, on est mardi, je suis en retard, pas la peine de me le rappeler) avec un retour aux origines du mythe. Elvis n'est pas né avec une banane, Michael Jackson n'a pas toujours été blanc et il y a bien eu un jour où il n'y a pas eu de Yesterday dans la vie de Paul McCartney De la même manière, Neil Young a un jour été un jeune débutant en début de carrière (même si c'est dur à imaginer puisqu'il a toujours sonné vieux).

L'aventure a commencé avec les Squires du côté de Winnipeg, mais c'est sans doute la rencontre avec Stephen Stills et des retrouvailles sur l'autoroute au volant d'un corbillard noir qui lancent la machine. Aux côtés de Bruce Palmer (basse), Richie Furay (chant) et Dewey Martin (battterie), ils forment Buffalo Springfield en 1966. Les premières démos convainquent Ahmet Ertegün et Atlantic Records et le premier album éponyme sort la même année. Le premier single, Nowadays Clancy Can't Even Sing, écrit par Young, mais chanté par Furay (les producteurs jugeaient la voix de Neil trop étrange) peine néanmoins à percer en dehors de Los Angeles. Il faudra attendre que Stills écrive For What It's Worth pour que le groupe décolle, avant d'exploser en vol quelques mois plus tard, non sans avoir placé la comète Young sur orbite. Mais ceci est déjà une autre histoire.

Devenu songwriter Solo, Neil reprendra lors de ses premiers concerts certains morceaux de Buffalo Springfield, notamment Clancy. Et transformera l'espèce de valse boîteuse de l'original en l'une de ses plus belles complaintes folk. Comme dans cette version magnifique, captée en 1968, à Ann Arbor (et trouvable sur l'album Sugar Mountain: Live At Canterbury House sorti l'année dernière).



Pendant que j'y pense, pensez à aller faire un tour du côté de chez KMS pour y lire un très très beau texte sur Woodstock et le Wooden Ships de Crosby, Stills & Nash (sans Young).

Je ne suis pas déprimé. Ça va même plutôt bien si vous voulez savoir. Mais à la demande générale de deux personnes, je ressors des cartons ma playlist Antidépresseurs. Une playlist riche en vitamine C, avec Des refrains qu'on a envie de reprendre à tue-tête, des lalalas dans tous les sens. Acidulée, mais, heureusement pas édulcorée, la Pomme de Pin est cette semaine, en revanche, fâchée avec la géographie.

Cheer up!


01 – I'm From BarcelonaWe're From Barcelona
Ils sont suédois, ils n'ont rien compris à la géographie, mais leur musique donne envie de sortir de son caser en chantant « lalala », ou un truc du genre. Point particulier, ils sont 23 !

02 – Los Campesinos! - Don't Tell Me To Do The Maths
Eux ont un nom en espagnol alors qu'ils sont anglais, mais à part ça ils ont tout compris.

03 – Nada SurfHappy Kid
Une guitare, une basse, une batterie et un refrain entêtant. What else ?

04 – Architecture In HelsinkiWishbone
Eux sont australiens, cherchez l'erreur.

05 – Dinosaur Jr. - We're Not Alone
Parfois, le bonheur, c'est simple comme un solo de guitare.

06 – The Spinto BandOh, Mandy
Cette Mandy a bien de la chance qu'on lui dédie une chanson comme celle-ci.

07 – Clap Your Hands Say YeahThe Skin Of My Yellow Country Teeth
Avec un nom comme ça, difficile de faire des chansons tristes. Le titre ne veut sans doute pas dire grand chose, mais il y a yellow dedans.

08 – Gnarls BarkleyGone Daddy Gone
On a retenu le single Crazy. Le reste de l'album est aussi très bon. Simple, concis et très dansant.

09 – Belle & SebastianSleep The Clock Around
L'IK manquait un peu de Belle & Sebastian depuis le départ de JD.

10 – I'm From BarcelonaOversleeping
Un hymne pour tous les X : « Been oversleeping on Monday
I don't care let's pretend that it's Sunday »

11 – BlurFor Tommorow
Un bon « lalala » avec une guitare et une section de cuivres n'a jamais fait de mal à personne, bien au contraire.

12 – Shout Out LoudsPlease, Please, Please
Un morceau qui file une pêche d'enfer. « So won't you please please please come back to me? »

13 – The Divine ComedyTonight We Fly
Le truc de Neil Hannon, c'est de faire de la pop avec un orchestre complet derrière lui. Ici, ça fonctionne magnifiquement bien.

14 – The Go! TeamHuddle Formation
C'est bizarre, j'ai subitement envie de rebondir sur les murs.

15 – The Flaming LipsYeah Yeah Yeah Song
Ici on remplace les « lalala » par des Yeah Yeah Yeah et plein de bruits bizarres et ça marche toujours aussi bien.

16 – Animal CollectiveFireworks
Leur dernier album s'appelle Strawberry Jam. Ca tombe bien, Fireworks est une vraie marmelade.

17 – Gorillaz19/2000 (Soulchild Remix)
« There's a monkey in a jungle (...) caught up in the conflict between his brain and his tail ». A l'X aussi ça pose problème.

18 – Shout Out LoudsHurry Up, Let's Go
On aime beaucoup Shout Out Louds, alors on en remet une couche. A écouter le matin, aux alentours de 10h35.

19 – The BeatlesHello, Goodbye
Ces 4 là avaient décidemment tout compris avant tout le monde...


Hier soir, je suis tombé sur des vidéos d'un concert de Broken Social Scene où le collectif était réuni avec un grand nombre de ses collaborateurs passés. Notamment ses trois chanteuses devenues célèbres chacune de leur côté, à savoir Amy Millan (de Stars), Emily Haines (de Metric) et Feist (de ...Feist). Ce fut l'occasion d'un vaste melting-pot entre les chansons du groupe et les projets parallèles de chacun. Notamment une reprise downtempo plutôt intéressante du Gimme Sympathy de Metric. Comme vous n'y étiez pas (et moi non plus), petit rattrapage vidéo ci-dessous.


J'en ai profité pour me souvenir de trois choses :
  • Que j'avais très très envie de revoir Broken Social Scene en concert
  • Que j'avais très très envie de voir Metric en concert
  • Que je n'avais toujours pas parlé de Fantasies
Il me faudra encore patienter un peu pour les deux premiers, mais je peux me rattraper tout de suite pour la troisième. Et comme je ne sais pas trop quoi dire, on va faire ça vite.

Pour le background : si vous ne devez écouter qu'un seul des précédents albums de Metric, ce sera Old World Underground, Where Are You Now?, sans hésitation possible. A écouter fort. Et en sautant partout. Ou en courant. Ou en faisant de la boxe. Un album avec une énergie incroyable et qui donne envie de devenir une balle en caoutchouc pour rebondir sur les murs. Ou quelque chose dans le genre. Merci Jimmy au passage pour la découverte ;-)


En fait, pour faire simple, sautons directement à la conclusion. Fantasies c'est un peu comme Old World Underground, mais en un tout petit peu moins bien. La fin de l'album est un peu chiante et certains morceaux sont justes moyens, frôlant presque la faute de goût (mais c'est peut-être voulu) sur le Stadium Love qui clôt l'album. En dehors de ça, Fantasies c'est une poignée de morceaux incroyables (Help I'm Alive, Gold Guns Girls ou Gimme Sympathy, en écoute juste au dessus), à écouter très fort le matin pour se réveiller et bien commencer la journée. Une tartine, un gros café et un bon Metric, c'est ce que j'appelle un petit déjeuner équilibré.





Metric sur Spotify


Fantasies sur amazon.fr

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Certains albums souffrent de leur ascendance. Et d’internet. Voire des deux.
Prenez le dernier album de Sophia, There Are No Goodbyes. Si vous ne savez pas trop quoi faire dans la prochaine demi-heure, faites le tour des critiques sur le net. Vous y lirez sans doute que le disque relève le niveau par rapport au fadasse Technology Won’t Save Us mais n’atteint pas les sommets du mythique Fixed Water. Vous y lirez surtout que le groupe de Robin Proper-Sheppard ressort la même recette depuis plus de 10 ans et peine à se renouveler. Vous y lirez sans doute quelques chroniques tièdes, qui vu la quantité d’albums soi-disant indispensables sortis en 2009 et que vous n’avez toujours pas écoutés, ne vous donnera certainement pas envie de laisser une chance à celui-ci (surtout que vous venez de perdre une demi-heure à lire douze fois la même critique) et encore moins de l’acheter. Éventuellement, vous aurez peut-être envie d’écouter Fixed Water.

Certes. Sauf que pour vous procurer le chef d’œuvre de Sophia, out of print depuis un bon moment, vous devrez soit dépenser une fortune pour l’acheter d’occasion, soit passer de l’autre côté d’Hadopi. Alors oui, Sophia ne retrouvera sans doute jamais l’état de grâce qui leur avait permis d’écrire les deux joyaux que sont So Slow et Are You Happy Now?. Oui Proper-Sheppard écrit toujours plus ou moins les mêmes morceaux pop-rock tendance mélancoliquo-déprimants depuis 1996. Mais si comme moi, vous n’avez jamais ne serait-ce qu’entendu le nom de Sophia avant aujourd’hui et que vous aimez le genre, je vous conseille de laisser une chance a ce There Are No Goodbyes (pourquoi pas dès maintenant avec le lecteur ci-dessous ?).


Je suis tombé dessus par hasard sur une borne d’écoute. Je n'avais jamais entendu parler de Sophia auparavant. Et il m’est arrivé ce qui m’arrive rarement : j’y ai écouté l’album du début à la fin. Alors que le genre peut vite dériver vers la ballade-soupe FM, Sophia évite encore une fois l’écueil. L’émotion qui transparaît ici semble difficile à feindre, loin des beaux sentiments Bisounours ou de la mélancolie pour la forme de certains des représentants du genre. Robin Proper-Sheppard en a toujours gros sur la patate, mais échappe au qualificatif de pleurnicheur chiant grâce à ces morceaux. Car si Sophia évite l’ennui et le mauvais goût, c’est surtout grâce à ses mélodies. Mélancoliques tout en restant dynamiques, larmoyants sans être outranciers, les 10 morceaux de Sophia sont tout simplement superbes. Du genre qui vous attire facilement l’oreille, pour ne plus la lâcher. 10 titres et presque autant de perles (There Are No Goodbyes, A Last Dance (To Sad Eyes), Obvious, Portugal…) plus loin, peu importaient la discographie du groupe ou le rayon d’à côté, je n’avais toujours pas reposé le casque quand le disque s’est arrêté.

Le diktat de l’originalité (celui-là même qui reproche à Dinosaur Jr. ou Sonic Youth de ne pas se renouveler) empêchera sans doute à très beau disque d’avoir toute l’attention qu’il mérite. Mais à l’heure où internet offre le paradoxe d’imposer une fuite en avant perpétuelle, perpétuellement à la recherche de la nouveauté, tout en comparant constamment chaque œuvre à ses prédécesseurs, il est presque reposant d’apprécier un bon disque de facture « classique », sans se soucier du reste.





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Le MySpace du groupe

Plantons le décor du drame. 05 juillet 2009 Sommet de la colline de Fourvière à Lyon. Théatre antique. L’orage de l’après-midi a rafraîchi l’atmosphère et la soirée s’annonce belle. 4 400 personnes attendent l’arrivée de Blur, attraction de la soirée, ou plutôt du mois. 4 400 personnes, seulement, pour la seule date française de la tournée. Alors qu’ils étaient 55 000 à Hyde Park 2 jours plus tôt. Et sans doute le double à Glastonbury une semaine plus tôt. Raison avancée, Damon Albarn aime bien Fourvière, où il joue pour le troisième été consécutif. On imagine aussi qu’un cachet à la hauteur de l’évènement a permis aux organisateurs de s’offrir la plus belle exclusivité de l’année (les deux d'après France 3). Peu importe, le public, majoritairement dans la tranche d’âge 20-30 ans compte bien profiter de cette belle soirée d’été. Elément important : les places assises dans les gradins constituent la majeure partie de l’amphithéâtre. Comme ceux-ci sont en pierre (le théâtre n’a pas d’antique que le nom), les organisateurs prêtent gracieusement des petits coussins aux couleurs (rouge et verte) des sponsors de l’évènement. C’est important, on y reviendra.

La victime maintenant. Blur. Enfance difficile (Leisure), adolescence bagarreuse (Modern Life Is Rubbish, Parklife et la « bataille » avec Oasis). Golden-boys (The Great Escape) ayant tourné bobos, le groupe a cherché à se renouveler (Blur, 13) quitte à parfois se perdre en chemin. Des aventures extraconjugales (Gorillaz…) semblaient à même de redonner un peu de piment dans la vie du couple créateur Albarn/Coxon (Think Tank), mais l’aventure s’était finalement conclue par divorce et séparation en 2003. Fin 2008, le couple se rabiboche et décide de reprendre la route, attendu en route par des fans impatients.

Tout avait pourtant bien commencé. L’acoustique du lieu est parfaite côté public et le moindre applaudissement est amplifié. Malin les romains. Le son n’est pas parfait, peut-être à cause de ma position pas franchement en face de la scène, mais suffisamment correct pour apprécier la performance. Car performance il y a eu hier soir sur les hauteurs de Lyon. Après un She’s So High qui nous montre un Damon Albarn bien affûté dans les aigus, le groupe envoie un premier coup de semonce. La basse de Girls and Boys, titre brit-pop ultime, réveille les jambes du public et enflamme la fosse. Premier refrain à l’unisson. On continue dans la lignée Parklife avec un Tracy Jacks qui permet à Alex James, perché sur un retour que sa reconversion champêtre ne lui a pas fait perdre la main. La plupart des français, des gens présents à Lyon dimanche soir et votre serviteur en particulier ne connaissent vraiment de Blur que le best-of sorti en 2001. L’adjonction d’ «autres titres» (une bonne demi-douzaine), qui aurait sans doute été repris par une bonne partie du public outre-Manche, est donc la bienvenue et donne envie de se replonger plus profondément dans la discographie éclectique du groupe. Advert en particulier , étonne avec son clavier cartoon (le groupe est accompagné d’un claviériste, trois cuivres et quelques chœurs).
There’s No Other Way donne l’occasion au revenant Graham Coxon de se mettre en valeur avec ce riff si particulier. S’il y met toute la volonté du monde, jouant en se roulant par terre dans des poses à la Hendrix, il n’arrivera néanmoins pas à voler la vedette à son comparse.


Albarn a pourtant averti dès le début, après la traditionnelle tentative d’allocution en français, il a beaucoup crié la semaine dernière et les cordes vocales sont à peu près dans le même état que Londres en 1666. On a du mal à imaginer ce que ça aurait été s’il avait été en forme… Vidages de bouteilles à répétition sur la foule, plongeon dans le public, jogging autour de la scène, rien n’aura été épargné au responsable chargé de sa sécurité. Lui et le reste du groupe ont l’air parfaitement heureux d’être là et de jouer ensemble et les gradins plutôt calmes au début finiront l’intégralité des rappels debout. Beetlebum, Coffee and TV, tout y passe. Même Out of Time à priori jamais joué live avant cette tournée de reformation.
Albarn bluffe son monde et finit de s’arracher les cordes vocales sur une coda a cappella de Tender. Au moment où l'on pense qu’il ne tiendra pas un quart d’heure de plus, Country House relance la machine, de belle manière. «You jump, I run» harangue-t-il avant de se mettre à courir sur place comme un dératé. Le show continue sur la même ligne un peu folle avec un interlude au mégaphone. Coxon continue à se rouler par terre. James, impassible, fait un passage à la contrebasse. La fosse rugit sur Parklife avant d’assister à un magnifique enchaînement End of a Century, To The End, This Is A Low. Le dernier nommé atteignant des sommets avec une performance vocale impressionnante. Le concert pourrait finir à ce moment donné qu’on ne se sentirait pas volé.

Le drame se produit à la fin du premier rappel. Dave Rowntree entame un rythme de batterie lent. Puis accélère progressivement. Certains (moi pas si vous voulez tout savoir) commencent à comprendre et à entamer des «wouhou». Song 2 démarre et l’arène prend soudainement des allures de cratère. C’est alors que les coussins du paragraphe 1 commencent à partir des tribunes et à atterrir dans la fosse et sur scène. Vision un peu folle, de ces gradins en pente raide d’où partent des centaines de coussinets rouges, accentuée par l’explosion de lumière sur scène. Ma première éruption volcanique. La video ci-dessous devrait vous donner une (petite) idée. Le morceau se termine. Mais les jets de cousins eux continuent et, les roadies débordés, ceux-ci commencent à recouvrir la scène. Le groupe meurt étouffé, la tournée mondiale est annulé mais l’évènement passe inaperçu à cause de l’enterrement de Michael Jackson.



Bon, en fait, non. Le groupe quitte une deuxième fois la scène, hilare. Et les coussins continuent à voler. Nouvelle scène surréaliste : alors que les roadies et la sécu essaye tant bien que mal d’endiguer l’invasion pour permettre le deuxième rappel, Albarn revient et entame un pillow fight avec la foule, tandis qu’Alex James s'offre une petite sieste sur ce matelas improvisé. Les grincheux auront beau dire tout le mal qu’ils pensent de Song 2, c’est pour des moments d’extase (allons-y pour les grands mots) collective comme celui-là qu’on aime les gros concerts. Et nul doute que celui-là restera dans les mémoires.

Le dernier rappel se passe quelque part sur un nuage. Les sourires jusqu’aux oreilles du groupe tranche un peu avec le romantisme triste de Death of a Party. For Tomorrow colle plus à l’ambiance et offre une dernière fois l’occasion d’un refrain à l’unisson avant que The Universal ne vienne conclure de très belle manière cette très belle soirée.

Reportage de France 3 Rhône-Alpes (avec un petit peu de Girls and Boys)

Compte rendu sur lemonde.fr


Photos par Lainey et Philippe Merle/AFP


Setlist :

She’s So High
Girls and Boys
Tracy Jacks
There’s No Other Way
Jubilee
Badhead
Beetlebum
Out of Time
Trimm Trab
Coffee and TV
Tender
Country House
Oily Water
Chemical World
Sunday Sunday
Parklife
End of a Century
To The End
This Is a Low

Popscene
Advert
Song 2

Death of a Party
For Tomorrow
The Universal


En 1987, je n’écoutais pas Dinosaur Jr. On va dire que j’avais mieux à faire. Il a fallu attendre 2007 et les échos d’une reformation réussie avec nouvel album à la clé, pour que j’aille faire un tour du côté de la discothèque de l’école. Au milieu du bordel ambiant j’y déniche You’re Living All Over Me et Bug et leurs pochettes hideuses (pas franchement aidées par les traces de bière et autres substances collantes non identifiées) qui n’incitent pas forcément à une écoute au hasard. C’est donc en même temps que Beyond, sorti en 2007, mais qui aurait tout aussi bien pu sortir en 1989, que je découvre ces deux albums « cultes ». Avec, n’en déplaise aux puristes et aux vieux de la vieille, une légère préférence pour ce dernier. Plus lumineux, plus pop (pop au sens où Rather Ripped est l’album pop de Sonic Youth…), moins lo-fi, Beyond figure en bonne place dans mon panthéon de 2007. Dans mon panthéon tout court d’ailleurs. C’est dire si j’attendais ce Farm avec impatience.

Ce qui est bien, c’est que je n’ai pas eu le temps de me dire « Zut, ça commence mal ». Dès les premiers instants du Pieces inaugural et pendant 4 minutes 32, Dinosaur Jr. dégaine l’artillerie lourde. Tout est là, le son de guitare si particulier de Jay Mascis, l’indispensable basse de Lou Barlow et la batterie de Murph pour canaliser le tout. C’est tout simplement jouissif et le morceau me redonne le sourire à chaque écoute depuis la première.

Autant être clair, pas de révolution, chez les dinosaures. Les allergiques aux solos de Mascis peuvent d’ores et déjà passer leur chemin. Les amateurs en revanche seront comblés, le bel homme s’en donne à cœur joie. Et conserve cette faculté incroyable de ne pas sonner ridicule contrairement à 99% des guitaristes décidant d’astiquer leur manche au milieu d’un morceau. La progression de l’album est globalement la même que celle de Farm : on envoie la purée au début avec des titres concis et bruitistes à souhait (I Want You To Know, Oceans In the Way) avant de ralentir le tempo et d’allonger la durée pour les géniaux Plans et Said the People (dans la lignée de We’re Not Alone sur Beyond) qui prouvent définitivement que ces trois-là ont un sens de la mélodie hors-norme. Pas de baisse de régime, le disque reste d’une qualité constante d’un bout à l’autre, avec suffisamment de changements de rythme, d’ambiance et de compositeur (Lou Barlow signe deux titres qui ne dépareillent pas) pour nous tenir en haleine jusqu’au bout. Avant que l'on remette le disque au début. Pour reprendre la même claque, encore et encore.

Pas la peine de tourner autour du pot, ce Farm est une tuerie et représente ce qui se fait de mieux en la matière : énergique sans être fatigant, démonstratif sans être pompeux, branleur sans être amorphe. Et surtout immédiatement jouissif et terriblement addicitif (c'était la session adjectifs/adverbes du jour). A tous les grincheux et les vieux cons qui répètent à longueur de journée que « c’était mieux avant » Dinosaur Jr. avait claqué un féroce « on s'en fout, avant c’est maintenant » avec un Beyond atemporel. A tous ceux qui pensaient que ça n'allait pas durer, ils rétorquent en signant l’un des albums les plus prenants de 2009. Sans se forcer.





Farm sur amazon.fr

Musicalement, chercher un lien entre Blur et Neil Young, c'est un peu mission impossible. Alors comme je cherchais absolument à trouver un lien entre les deux, j'ai dégainé mon arme absolue, l'ordre alphabétique. Arrivé à la lettre C, je trouve mon choix du jour, accompagné d'un petit "J'aurais du y penser plus tôt".

Country Home, qui ouvre Ragged Glory, album du retour de Neil au début de 90's (évoqué plus en détail par ici) n'est pas ma chanson préférée Neil. Pour une raison qui n'appartient qu'à lui, il chante plus grave sur ce morceau. Et franchement faux. Si le chant pas franchement conventionnel et souvent aléatoire fait tout le charme des chansons du Loner, ici je trouve ça raté, particulièrement au tout début du morceau. Reste le retour du Neil électrique en grande forme, qui vaut tout l'or du monde. Je cherchais un morceau pour une comparaison Crazy Horse / Dinosaur Jr, je crois que j'ai trouvé.

Country House, du côté de Blur est beaucoup plus emblématique. Premier #1 du groupe dans les charts anglais (pour 2 au total, le second étant de manière plutôt étonnante Beetlebum). Devant Roll With It d'Oasis sorti le même jour. Emblématique du son Blur et de la Brit-Pop en général. Difficile en tout cas de faire plus différent du morceau précédent. Difficile d'imaginer aussi que ces deux morceaux n'ont que 4 ans d'écart.

Concert de Blur demain oblige, je ressors ma playlist Britpop/rock anglais. en attendant le live-report. Je m'excuse d'avance auprès des nouveaux arrivants qui risquent de ne pas comprendre les quelques private-jokes des commentaires.

La playlist datant de l'année dernière, je l'ai laissée au format Deezer. Ca a l'air de marcher, mais on n'est jamais trop sur. Vous pouvez aussi l'écouter sous Deezer V3.




Part 1 – God Save The Britpop

1994 : le tunnel n’avait pas encore ouvert. La France entendait vaguement des échos d’une guerre qui se déroulait de l’autre côté de la Manche. Blur/Oasis, Londres la bourgeoise contre le nord prolo, engagé dans un combat sans merci à coup d’interviews plus débiles les unes que les autres dans le NME. Le tout avait même son petit nom, la Brit-Pop. Ca ne vous dit rien ? Petit retour en arrière.

01 – OasisSupersonic
Souvent imité, jamais égalé. Vous avez déjà essayé de chanter comme ça, vous ?

02 – The La’sThere She Goes
Vous avez dit intro du mythe ?

03 – The Stone Roses Made Of Stone
Un groupe feu d’artifices : 2 albums et puis s’en vont. Mais des retombées sur le rock anglais pendant plus de dix ans

04 – Inspiral CarpetsKeep The Circle Around
Pour l’anecdote, Noel Gallagher avait été recalé pour le poste de chanteur, avant de finir roadie de ce groupe de Manchester

05 – BlurCoffee & TV
La chanson préférée de Paul. On ne sait pas trop pourquoi.

06 – PulpCommon People
Pulp ou la prevue que la Brit-Pop n’était pas qu’une affaire de mous du bulbe ?

07 – SupergrassPumping On Your Stereo
En 1994, on ne donnait pas cher de la peau de Supergrass. 2008, ils sont toujours là, plus en forme que jamais.

08 – The Coral In The Morning
1995 ? Non 2005 ! Nostalgiques, The Coral ?


Part 2 – What Became Of The Likely Lads?

2008 : Le soufflé Brit-Pop s’est dégonflé depuis longtemps. Par on ne sait trop quel miracle les Gallagher et Damon Albarn ont survécu. Mais depuis 2002, ce sont les guitares qui ont repris le pouvoir. Une chose est sûre, pour suivre l’actualité musicale anglaise il faut avoir le cœur bien accroché, entre les « Next Big Thing » et les groupes du siècle hebdomadaires. C’est parfois ridicule mais on se dit quand même parfois qu’on aimerait quand même avoir ça en France. Petit tour d’horizon.

09 – The LibertinesThe Good Old Days
C’était en 2002. Depuis Pete Doherty a du aller 152 fois en prison, rater 48 concerts, se faire lâcher par Kate Moss 11 fois. Quand on vous dit que ça va vite…

10 – Razorlight(Don’t Go Back To) Dalston
Ca tombe bien, on ne sait pas où c’est…

11 – Art BrutMy Little Brother
Du second degré à l’anglaise.

12 – Arctic MonkeysFrom The Ritz To The Rubble
Les Arctic Monkeys font déjà figures de vieux de la veille. Pourtant leur premier album n’est sorti qu’en 2006 !

13 – The RakesViolent
Message subliminal : filez un coup de main pour la Nuit du Styx !

14 – BabyshamblesDelivery
Pete Doherty fait n’importe quoi de sa vie, mais arrive quand même à sortir de très bonnes chansons de son chapeau par moment.

16 – The Last Shadow PuppetsStanding Next To Me
2 albums en 2 ans ce n’est pas assez pour Alex Turner, leader des Arctic Monkeys, qui trouve le temps pour des side-projects. Et pas n’importe lesquels.

18 – The SubwaysRock ‘n’ Roll Queen
Si vous croisez Youssef B., gueulez-lui les paroles de cette chanson dans les oreilles. S’il vous demande, dites lui que c’est notre part.

17 – The KooksDo You Wanna
S’il vous entend encore quand vous lui parlez, essayez celle-là.

18 – Blood Red ShoesI Wish I Was Someone Better
Bon on va arrêter quand même, sinon il va devenir sourd le pauvre.

19 – The FutureheadsEverything’s Changing Today
Besoin de se réveiller le matin ? Ce morceau marche plutôt bien.

20 – Late Of The PierMad Dogs And Englishmen
En Angleterre, on ne fait heureusement pas que du rock. On fait aussi de l’électro-rock dopé aux amphétamines. Vous aimez les Klaxons ? Vous aimerez Late Of The The Pier.

21 – OasisThe Shock Of The Lightning
2008, Oasis est toujours là, avec un album pas révolutionnaire, pas bouleversant, mais qui s’écoute sans problème. Finalement c’est déjà pas si mal.

Je n'aimais pas les clips. A une époque, je regardais beaucoup MTV. Pas de bonne radio dans ma campagne, une connexion internet neurasthénique (pas sur que le mot soit bien employé, mais ça fait toujours bien), MTV était à peu près mon seul moyen de découvrir de la musique. Après coup, je me rends compte que c'était sans doute le pire moyen de découvrir de la musique. Surtout que je trouvais la plupart des clips totalement insignifiants. Au pire, le groupe en train de jouer de la musique dans une salle vide. Au mieux, le groupe en train de jouer dans un contexte (un peu) différent. Bizarrement, à part celui des White Stripes en Lego, une nuit à 2 heures du mat', je ne me souviens pas être tombé sur un clip de Michel Gondry à cette époque. Internet a, de ce point de vue aussi, changé beaucoup de choses. Youtube & co permettent d'avoir accès à un nombre beaucoup plus grand sans se soucier du diktat de la programmation (pourrie) de MTV, ce qui permet à beaucoup plus de groupes d'envisager des clips, éventuellement à petit budget pour leurs morceaux. Mais surtout on assiste depuis quelques années à une augmentation exceptionnelle du nombre de vidéos fan-made.

Evidemment, on trouve de tout et de n'importe quoi. Mais on déniche parfois de vraies perles. Les groupes et les labels ne s'y sont pas trompés et nombreux sont ceux qui font désormais appel aux fans, via concours, pour la réalisation de leur clip. Ca ne coûte pas cher et c'est parfois bien meilleur (voir le clip de Reckoner de Radiohead par exemple).

Parfois, on a même droit à de belles histoires. Prenons l'exemple de Ross Ching, dont l'histoire nous est conté par Stereogum. Le monsieur, sans emploi, a réalisé une vidéo magnifique pour Little Bribes, le morceau qui ouvre le Open Door EP de Death Cab For Cutie. Mon expérience dans le domaine du vidéo-clip (trois mois pour monter un clip de 15 minutes pas franchement synchro) me laisse à penser qu'il n'aurait pas pu le faire s'il avait eu un job à plein temps. Et bien le monsieur, sur la base de ce travail, vient d'être embauché par Atlantic pour un autre projet et Death Cab For Cutie a choisi son projet comme vidéo officielle du morceau. Et vu la qualité du clip en question, on va dire que c'est mérité :

Death Cab for Cutie - Little Bribes from Ross Ching

Le Technicolor est à la mode. Plutôt étrange pour un procédé obsolète depuis le milieu des années 50. Nostalgie des vieux dessins animés où la marque apparaissait systématiquement au générique ou regain d'intérêt pour les couleurs saturées ? Sans les doutes les deux pour les Harlem Shakes. Rythmes africains, looks hipsters, pas de doute on est à Brooklyn et ces cinq-là ne feront pas taire les détracteurs de Vampire Weekend et autres MGMT. Mais leur morceau Strictly Game, extrait du bien nommé Technicolor Health est un bel hymne à la joie, version XXIè siècle.

Et le clip du morceau, en plus de vous faire dire « Merde, pourquoi personne n'y a pensé plus tôt ? » devrait bien vous arracher un sourire. C'est toujours ça de pris ;-)

Harlem Shakes - Strictly Game