Profitons du test de la future version de Grooveshark pour ressortir des cartons une vieille playlist. Celle-ci ne se veut en aucun cas un inventaire exhaustif et encore moins une playlist pointue pour les connaisseurs de la période (pour ca, je ne peux que recommander cette playlist (œuvre de ce monsieur) ou les Post Punk Mixes (découverts, comme souvent, chez KMS), mais aurait pu s'intituler, Les années 80 pour les Nuls ou Post-Punk 101, pour tous ceux qui penserait encore que les années 80 n'ont produit que Jean-Louis Aubert et Phil Collins.
PS : Pour simplifier, je vais éviter de recourir a trop de classifications abusives. Mais je ne promets rien.
PS2 : Toutes mes excuses aux fans de Phil Collins et Jean-Louis Aubert.
PS3 : En fait, non.
Part 1: Not Quite Dead?
Petit rappel historique : vers 1975, nait le punk. Ou comment révolutionner le monde de la musique sans savoir en jouer. Le mouvement culmine en 1977, « No Future », Never Mind The Bollocks, London Calling et consorts. Mais dès cette année, le punk commence à évoluer, vers une musique plus expérimentale, plus complexe, plus introvertie, tout en conservant une certaine "énergie punk". On parlera plus tard de post-punk, même si en soi, ça ne veut pas dire grand-chose.
Television – Venus – 1977
En 1977, Television est le groupe phare du CBGB, le club new-yorkais qui a initié le punk en révélant les Ramones. Television réussit l’exploit d’être à la fois classé punk, post-punk et new-wave. On applaudit l'exploit, mais au fond, on s’en fout et on préfère apprécier le duel de guitares.
Wire – Mannequin – 1977
Plutôt punk dans sa musique, Wire se démarque par une esthétique plus classe. On parle alors d’art punk. Ca ne veut en soi rien dire non plus, mais comme ce morceau génial s’appelle Mannequin, ça colle plutôt bien.
Public Image Ltd – Public Image – 1978
Cette voix de chacal vous dit quelque chose ? Normal c’est celle de John Lydon, alias Johnny Rotten, anciennement chanteur des Sex Pistols qui continue à vomir sa bile à la face du monde. Le son de guitare influencera grandement celui de U2. Jugez par vous-même.
Gang Of Four – Damaged Goods – 1979
Une ligne de basse énorme. Des morceaux à la fois résolument dansants et engagés. Attention, album culte. Et je ne dis pas ça uniquement parce qu'il décore le mur de ma chambre.
Part 2: Nouvelle vague
Si les groupes précédents conservaient une image plutôt punk, les suivants évoluent vers une esthétique plus classe (ou pour certains plutôt kitsch, c'est selon et commencent à incorporer les synthétiseurs qui feront le bonheur des années 80. On parle alors de new-wave (oops! i dit it again).
Blondie – Hanging On The Telephone – 1978
Si j’étais né 20 ans plus tôt, je serais sans doute tombé amoureux de Debbie Harry. Ça m’aurait évité David Charvet et les Hanson… (NDLR: Private-joke issu d'une version précédente de l'article, dont je préfère oublier les origines)
XTC – Making Plans For Nigel – 1979
Si le clip a pris un immense coup de vieux (et mérite donc le coup d’œil), ce morceau risque de vous trotter un moment dans la tête.
Part 3: Atrocity Exhibition
A l’inverse de la new-wave, d’autres groupes s’orientent au début des années 1980, vers un son beaucoup plus sombre et dépressif (le suicide de Ian Curtis, chanteur de Joy Division n'ayant rien fait pour arranger la réputation du mouvement). Parfois déprimant, souvent marquant.
Joy Division – Disorder – 1979
L’adjectif sépulcral n’aura jamais aussi bien collé à une voix.
Joy Division – Love Will Tear Us Apart – 1980
Un mois après la sortie de cette chanson, Curtis se suicidait. Le titre de la chanson orne sa pierre tombale. Tout un symbole.
New Order – Ceremony – 1981
Amputé de son chanteur, Joy Division renaît sous le nom de New Order. Et avant d’aller poser les premières pierres de la musique électronique actuelle, New Order se fait connaître en réengistrant ce titre écrit par Curtis.
The Fall – L.A. – 1985
Bientôt 30 ans de carrière et autant d’albums pour Mark E. Smith, qui ne semble pas près de s’arrêter. Les époques changent, The Fall demeure.
The Chameleons – Monkeyland – 1985
Un groupe injustement méconnu et malchanceux. Peut-être le groupe le plus sous-estimé des années 80. Difficile de ne pas voir l’influence des Chameleons lorsqu’on écoute Interpol ou U2 par exemple.
The Chameleons – As High As You Can Go – 1985
La Pomme de Pin adore, donc deuxième morceau bonus.
The Cure – A Forest – 1980
Avant de devenir un groupe pop, The Cure était un groupe éminemment sombre. On a rarement entendu ligne de basse aussi inquiétante depuis.
The Cure – Play For Today – 1980
Notons l’excellente performance de Robert Smith en termes de coupe de cheveux ridicule. Heureusement, ça n’empêche pas d’écrire des morceaux formidables.
Young Marble Giants – Brand – New – Life – 1980
Un mouvement de bassiste le post-punk ? Possible.
Part 4: The End of the World As We Know It?
Le début des années 80 fut aussi l’occasion d’expérimentations en tout genre, préfigurant et définissant la musique des années à suivre.
Talking Heads – This Must Be The Place (Naive Melody) – 1983
Les Talking Heads par exemple intégraient des éléments de world music, notamment les riffs afro de Fela Kuti dans leur musique. Leur influence est encore palpable aujourd’hui, à travers des groupes comme Arcade Fire (coupables d'une reprise plutôt réussi de ce morceau) ou Vampire Weekend.
R.E.M. - So, Central Rain (I'm Sorry) - 1984
Recknoning, l'album dont est issu ce morceau a plus ou moins défini le son du rock alternatif des 25 années suivant sa sortie. Creusez plus loin que Losing My Religion et Shiny Happy People, vous ne serez pas déçus.
The Smiths – This Charming Man - 1983
De l’autre côté de l’Atlantique, parallèlement à R.E.M., les Smiths contribuait à lancer le rock alternatif de la fin des années 80, avec ce morceau plutôt subversif.
Part 5: Transmission
Si les morceaux précédents avaient un côté familier, c’est sans doute dû au revival post-punk, new-wave de ces dernières années. Jugez plutôt !
Interpol – Hands Away – 2002
Difficile de nier la filiation des new-yorkais d'Interpol avec Joy Division ou The Chameleons.
Interpol – Take You On A Cruise – 2004
Le chanteur d'Interpol est un crétin. Il porte le meilleur prénom du monde et trouve le moyen d'enregistrer son album solo sous un autre nom.
Bloc Party – Helicopter – 2005
Franz Ferdinand – Auf Achse – 2004
De la new-wave sans le côté kitsch ? Avec un peu de chance leur style fera surement rire les gens dans 30 ans…
2 commentaire(s):
Passionnant papier l'ami. Et belle selection. Et honnetement, à choisir entre les 4 premières parties, j'ai du mal...
Superbe chonologie! Superbe sélection musicale!
Moi qui suis fan du mouvement Punk/ska, comme j'en ai à apprendre!
Au Québec, la partie 3 et 4 du milieu et fin des années 80 s'est appelée la période alternative. Tout le monde habillé en noir et blanc à danser la face contre le mur, dans sa bulle! Dock Martins un pré-requis!
Grand merci!
Hey!Ho!Let's go!
Julie-Soleil
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