Après une longue série de SNY folk/country/americana, je souhaitais revenir à du gros rock qui tâche. A des potards sur 11, des murs d'amplis et des riffs qui sentent la rouille. Mon médecin m'a conseillé de me reposer, ça attendra la semaine prochaine. Et puis, cette semaine, le choix s'imposait de lui-même.


Évidemment, il y a ce titre. Mais il n'y a pas que ça.
On The Beach c'est un peu le trésor des fans de Neil. Les chances que vous ayez découvert le Loner par cet album son quasi nulles. La probabilité que vous soyez capables de fredonner la mélodie de la moindre chanson de l'album est sans doute encore plus faible. Pas de riffs de guitare incendiaires, pas de refrains évidents, pas de Heart of Gold, pas de Hey Hey My My. Simplement un disque d'une unité impressionnante et d'une cohérence sans faille.

J'avais d'abord écrit que ce disque était d'une noirceur impressionnante. Mais c'est totalement faux. Ce disque est d'une griseur impressionnante. Il est possible de faire beaucoup plus noir. Mais pas plus gris.

Ambulance Blues, à l'image de l'album est une catharsis. Tout y passe : nostalgie des premières heures (Back in the old folky days. The air was magic when we played.), retour sur les erreurs passées (And there ain't nothin' like a friend. Who can tell you you're just pissin' in the wind. (référence à Elliot Roberts et les batailles d'egos de la période CSNY), faits divers (Navajo trial, Mother Goose et l'enlèvement de Patty Hearst). Un peu de politique même (I never knew a man, could tell so many lies, pour Richard). Les paroles de Ambulance Blues mériteraient sans doute une étude de cas à elles seules, mais contiennent peut-être le meilleur couplet jamais écrit par Neil :
I guess I'll call it sickness gone
It's hard to say the meaning of this song.
An ambulance can only go so fast
It's easy to get buried in the past
When you try to make a good thing last.

Arrivé à ce point, je devrais sans doute vous parler de la musique, mais franchement, je ne sais pas trop quoi en dire. A priori, il n'y a rien de franchement remarquable dans Ambulance Blues. Mais on est pas loin du plus beau morceau jamais écrit par le canadien.

Difficile d'expliquer ce qui touche vraiment ici. Impossible de trouver une bonne raison de vous convaincre d'écouter ce disque. Mais si vous m'avez suivi jusque-là, faites-moi confiance et donnez sa chance à ce disque. De préférence un dimanche après-midi pluvieux. Gris.


2 commentaire(s):

Leroy Brown a dit…

Je découvre ton blog et je pense que je vais le suivre fidèlement (ne serait-ce que pour les Sunday Neil Young ;)
L'album noir de Neil c'est bien sûr le suivant (Tonight's the night), je ne sais d'ailleurs pas lequel des 2 je préfère...
A bientôt!

Paul a dit…

Les amis de Neil sont mes amis ;-)

Je crois sincèrement que je préfère On The Beach. Plus cohérent, mieux écrit, mieux produit.